Média : Radio
Émission : Les Actualités
Date de diffusion: 21 janvier 1994
Ressource(s) : Annette Bolduc, Marie-Hélène Poirier
Durée : 1 min 43 s
Contexte :
Le flot de gens visitant la « maison aux pignons verts » où aurait habité la rousse Anne Shirley, héroïne du livre Anne… La Maison aux pignons verts de l’auteur canadienne Lucy Maud Montgomery, ne tarit pas depuis des décennies. Ce serait même une des dix maisons les plus visitées en Amérique du Nord, explique la journaliste Annette Bolduc, au même titre que la demeure d’Elvis Presley à Memphis ou la résidence présidentielle américaine à Washington DC.
L’intérêt pour la petite orpheline rousse imaginée par
Maud Montgomery commence dès la sortie du livre, en 1908. L’auteure en est
étonnée : c’est son premier livre édité, une histoire pour jeunes filles, comme
elle le décrit elle-même. Publié par la Page Company de Boston, le livre se vend
comme des petits pains : lancé en juin 1908, il est réédité quatre fois en
quatre mois.
L’histoire de la rousse orpheline qui se retrouve chez un
frère et une sœur d’âge avancé semble toucher le cœur des lecteurs américains,
britanniques, aussi bien que canadiens.
Le saviez vous ?
• Lucy Maud Montgomery dira qu’elle avait imaginé
l’histoire d’Anne Shirley quelques années auparavant, et que c’est en faisant du
ménage qu’elle est tombée sur une note disant : « Couple âgé fait demande à un
orphelinat pour avoir un garçon. Par erreur, une fille leur est envoyée. »
• Tout comme Anne Shirley, Maud Montgomery est orpheline – sa mère meurt
lorsqu’elle a 21 mois – et grandit chez des personnes plus âgées – son père la
confie à ses grands-parents maternels qui habitent le village de Cavendish, à l’Île-du-Prince-Édouard.
• Si plusieurs personnes font un rapprochement entre le personnage fictif
d’Anne et l’auteur, cette dernière s’en défend bien. Elle ne s’est pas inspirée
de son enfance et de sa jeunesse pour écrire la série. Au contraire,
affirme-t-elle, elle se sent plus proche du personnage d’Émilie, dans la série
Émilie de la Nouvelle Lune, qui devient poétesse et écrivaine.
• En créant Émilie, Montgomery espérait se détacher du personnage d’Anne
Shirley. De toutes ses œuvres, romans, recueils de nouvelles ou de poésies,
c’est La Conteuse (The Story Girl) dont l’auteur se dit la plus
satisfaite.
• L’éditeur bostonnais de Montgomery lui demande des suites à l’histoire
d’Anne Shirley. L’auteur remplit les commandes sans grand enthousiasme. Elle
écrira le dernier, Anne of Ingleside, en 1939.
• À partir de 1916, Montgomery et son éditeur, LC Page & Company, sont en guerre
ouverte. L’auteur canadienne veut changer de maison d’édition, mais a cédé
certains droits à l’éditeur américain. La cause est traînée devant les
tribunaux, et la saga ne se termine qu’en 1928, en faveur de L.M. Montgomery.